Avec la SNSM du Calvados

Conduire des opérations de sauvetage au large

Entrez dans les coulisses de la SNSM pour découvrir cette semaine le fonctionnement d’une station permanente, celle de Ouistreham, et les missions des sauveteurs embarqués.

1 octobre 2021
D ans le numéro d’automne du Calvados Magazine, nous vous présentons les missions de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) du Calvados avec le délégué départemental, Philippe Auzou, qui répond à trois questions sur les missions de l’association dans le Calvados. La semaine dernière, notre Emag proposait un premier article complémentaire sur la formation des nageurs sauveteurs au Centre de Formation et d’Intervention (CFI) de Ouistreham.

Cette semaine, Jacques Lelandais, président de la station permanente SNSM de Ouistreham a répondu à nos questions pour nous faire découvrir le fonctionnement de la station et les missions des sauveteurs embarqués.

QUESTIONS À Jacques Lelandais, président de la station permanente SNSM de Ouistreham

De quels bateaux est dotée la station SNSM de Ouistreham ?
« Nous avons un Canot Tous Temps, le « Sainte-Anne-des-Flots », qui mesure 17,50 m et bénéficie d’un moteur puissant qui permet d’atteindre une vitesse de 20 à 22 nœuds. Il emporte jusqu’à 8 sauveteurs à bord. C’est le plus gros insubmersible du Calvados. Il permet de porter secours dans une vaste zone qui va de Saint-Vaast-la-Hougue au large du Havre. Nous avons également un nouveau semi-rigide très rapide depuis cette année, le « Dominique Semaine », doté d’un moteur de 200 cv. Il emporte quatre nageurs sauveteurs ».

Qui sont les membres d’équipage des embarcations ?
« Sur le canot tous temps, chacun a sa spécialité : le patron dirige les opérations de secours en mer, le radio est chargé de toutes les communications, le mécanicien assure l’entretien technique et le canotier participe à toutes les actions de secours. Quand une vie humaine est en jeu, c’est un nageur de bord qui intervient. Il existe deux types de nageurs de bord : le SNB1 avec palmes, masque et tuba pour intervenir en surface et le SNB2 pour les opérations en plongée sous-marine, de jour comme de nuit ».

Comment êtes-vous prévenus d’une intervention ?
« C’est le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Jobourg qui centralise tous les appels en mer et qui décide de donner l’alerte. A Ouistreham, nous sommes la seule station du Calvados à pouvoir sortir 24/24 heures et 7/7 jours car nos bateaux sont dans l’avant-port et donc toujours en eau. Nous ne sommes pas tributaires des marées . Une fois l’alerte déclenchée, nous avons un système d’appel pour tous les sauveteurs disponibles. Dès qu’ils sont prévenus, ils répondent et les 8 premiers embarquent sur le canot. La plupart de nos sauveteurs habitent autour de Ouistreham et arrivent rapidement. Nous avons 15 mn maximum pour embarquer. C’est une course contre la montre, nous le savons, des vies sont en jeu ».

Comment se déroule une intervention  au large ?
« Une fois dans le bateau, des informations plus précises sur l’intervention nous sont données : la nature de l’embarcation, le lieu exact, le nombre de personnes à secourir… Nous sommes en contact permanent avec le Cross de Jobourg qui suit notre parcours par satellite. Nous sommes entraînés et équipés pour toutes sortes d’interventions. Par exemple, nous avons une disqueuse aquatique pour couper toutes sortes de matériaux quand cela s’avère nécessaire pour sauver quelqu’un. C’est un matériel très cher qui nous a été offert par un patron-pêcheur de Ouistreham ».

Quels sont les effectifs dans le Calvados et à Ouistreham en particulier ?
« Ce sont plus de 120 hommes et femmes sauveteurs embarqués opérationnels qui interviennent sur le littoral du Calvados. Ce sont tous des bénévoles, prêts jour et nuit, à rejoindre une des embarcations pour prendre la mer et aller sauver des vies. Leur mission consiste, en plus, à évaluer l’état des personnes secourues, à leur donner les premiers soins, à les ramener à terre avant d’être pris en charge. J’insiste sur le mot : tous sont bénévoles, passionnés, souvent des anciens marins ou pêcheurs. Dans la station de Ouistreham, nous sommes une trentaine ».

Comment financez-vous le fonctionnement de la station avec vos missions, vos bateaux, l’entretien ? Et qu’en est-il des investissements lorsqu’il faut changer un bateau ?
« En ce qui concerne le fonctionnement, nos dépenses sont d’environ 60 000 € par an. Nous comptons sur les dons, les legs, les bénéfices de certains événements, comme la Fête de la Coquille, par exemple. Nous avons aussi les subventions des communes et certains remorquages de bateaux endommagés nous sont remboursés. Pour les investissements, le Département du Calvados participe à raison de 25 % à nos achats. Pour la période 2019-2021, une enveloppe d’un montant de 240 000 € a été votée. La Région et l’État participent également. Notre objectif est de trouver des sponsors ou mécènes auprès des entreprises ou des industries pour certains gros achats. Par exemple, l’année prochaine, nous devrons trouver 2 millions d’euros pour changer le Canot Tous Temps ».

Un dernier mot ?
« Nous devons faire prendre conscience aux gens des dangers que représente la mer. Il ne faut pas s’aventurer sans connaître les conditions météo, les horaires de marées, sans avoir vérifié son matériel, ses équipements. Restons vigilants ».

Pour faire un don ou pour tout renseignement sur la SNSM : https://www.snsm.org/
et pour plus d’informations sur la SNSM du Calvados : https://dd-calvados.snsm.org/

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