Les routes du Calvados,
il y a un siècle
À quoi ressemblait le réseau routier du Calvados il y a un siècle ? Quel rôle a joué le Département dans son développement ? Calvados Magazine revient sur les différentes périodes qui ont marqué l’histoire de nos routes.
Les routes principales du Calvados en 1923. © Archives du Calvados, CPL/1300
Le Département, maître d’ouvrage
Le développement et l’entretien des voies de circulation sont un élément indispensable à l’essor économique du département. Le Conseil général joue alors un rôle primordial durant tout le 19e siècle dans le financement des travaux. Ainsi, l’Annuaire du Calvados de 1830 signale l’importance de la construction de nouveaux axes et ouvrages, notamment sur le territoire de Thury-Harcourt : « sa halle lui donne une importance qui ne pourra qu’augmenter beaucoup lorsque la route de Port-en-Bessin à Falaise sera terminée et qu’un pont de pierre aura remplacé le bac. » Ce bac est alors le plus fréquenté du cours de l’Orne avec celui de Bénouville mais ce n’est qu’en 1840 que le pont sur l’Orne sera réalisé.
Les progrès techniques du 19e siècle permettent peu à peu le remplacement des bacs par des ponts, la dernière grande réalisation étant le pont de Normandie, inauguré en 1995 après avoir vu sa première pierre posée en 1988.
Un réseau principal… et secondaire
Si les principaux axes de circulation routière sont gérés par le Département, l’entretien des voies secondaires incombe aux communes qui manquent parfois de moyens pour assurer cette mission. Celle-ci repose alors sur les cantonniers qui voient leur statut se fixer à partir de 1811 avant de devenir des ouvriers permanents de l’État en 1816. Jusqu’à la fin du 18e siècle, la corvée royale, dite des grands chemins, contraignait les paysans à travailler gratuitement à l’entretien des routes (de 30 à 50 jours par an selon les régions).
S’adapter à l’évolution des usages
Avec la révolution de l’automobile, qui prend vraiment de l’ampleur dans l’entre-deux-guerres, les autocars vont peu à peu prendre le pas sur le rail pour le transport des voyageurs tant au niveau des déplacements quotidiens que des circuits touristiques.
Le premier essai de ligne régulière de transport en commun dans le Calvados débute en 1900 avec une ligne entre Condé-sur-Noireau et Vire. Dès 1920, le Conseil général soutient la création d’un réseau départemental de transport routier, et, en 1937, la concession des Chemins de fer du Calvados est résiliée au profit des Courriers Normands qui deviendront les Bus verts puis NomadCar14 aujourd’hui. Partie prenante du développement des transports en commun dans la deuxième moitié du 20e siècle, le Conseil général du Calvados élabore en 1979 son premier schéma départemental des transports.
Aujourd’hui devenu le Département du Calvados, il sécurise, modernise et crée de nouvelles infrastructures sur son réseau routier long de 5 620 kilomètres à travers ses six Agences routières départementales (ARD).
Un cantonnier traversant la tranchée du Hom, vers 1900. © Archives du Calvados, 18Fi/75
La route nationale à Jurques, vers 1910. © Archives du Calvados, 18Fi/48
Autocar dans la gare routière de Trouville-Deauville, vers 1938. © Archives du Calvados, 2Fi/254
Gare routière de Deauville-Trouville vers 1938. © Archives du Calvados, 2Fi/254
Cet article a été réalisé en collaboration
avec les Archives du Calvados.
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