LE SPORT,
d’hier à aujourd’hui

Quels sports pratiquait-on dans notre département ? Comment se sont-ils démocratisés ?
Alors que les Archives du Calvados proposent une version itinérante de l’exposition
« Aux sports citoyens ! », découvrez l’histoire du sport dans le Calvados.

31 mars 2023

Fête de la jeunesse
sur le stade Hélitas
à Caen, 1952.
AD14, 94J/21

Si la pratique sportive existe dès l’Antiquité, le sport reste jusqu’au début du XXe siècle une pratique élitiste. La Normandie est un espace privilégié pour le développement de tendances inspirées de l’aristocratie anglo-saxonne : tennis, golf, polo, régates, hockey-sur-gazon…
Décrétée pratique obligatoire en 1869 dans les lycées et les écoles normales, la gymnastique (nom donné alors à l’éducation physique) est imposée en vue de la formation militaire des jeunes et s’apparente encore peu à du sport.
En 1894, Pierre de Coubertin prononce à Caen un discours pour convaincre des bienfaits du sport et de la nécessité de renouer avec la tradition des Jeux Olympiques. Ce sera chose faite en 1896 à Athènes puis à Paris en 1900. Les Jeux de Paris voient alors le couronnement du premier Calvadosien champion olympique : Joseph Lecornu réalise des prouesses dans la discipline du… cerf-volant !
Le sport populaire répond également à des nécessités pratiques. La Société Nautique de Caen et du Calvados est créée en 1883 à une époque où les noyades sont très fréquentes au sein d’une population qui sait rarement nager. De même, le vélo, avant tout un moyen de transport courant, devient un sport grâce à la popularité du Tour de France, créé en 1903 et au développement des vélodromes. Celui de Venoix est inauguré en 1924.
À la fin du XIXe siècle, l’apparition d’une classe moyenne et l’amélioration progressive des conditions de vie des ouvriers s’amorcent et permettent une première démocratisation du sport. En 1911, est créée l’Union Régionale de Basse-Normandie des Patronages de gymnastique d’inspiration catholique regroupant entre autres l’Avant-Garde caennaise…
Avec la diminution des heures de travail hebdomadaires et la création des congés payés, la démocratisation du sport s’accentue dans l’entre-deux-guerres. L’État soutient la pratique sportive scolaire et les premiers grands équipements suivent, comme le stade Hélitas de Caen en 1923 et la piscine olympique de Trouville en 1930.
L’idée que santé morale et physique des ouvriers vont de pair fait son chemin et la Société Métallurgique de Normandie (SMN) crée, dès 1920, son groupement sportif. D’autres entités sportives suivent alors dans le Département.
Au-delà des athlètes exceptionnels, le sport est peu à peu rendu accessible à toutes et à tous dans la seconde moitié du XXe siècle. Il se diversifie aussi dans les disciplines proposées, toujours plus originales et traduisant évolutions techniques, technologiques et culturelles. À la fin du XXe siècle, le sport de masse touche toute la société. Il s’ouvre au handicap et à tous les âges de la vie.

« À la fin du XXe siècle, le sport
de masse touche toute la société.
.
 »

Carte postale réalisée pour le championnat
du Calvados de cyclisme 1914.
AD14, 2FI/301

Équipes de football de l’Étoile Sportive
de Thury-Harcourt (en blanc) et de Jort
(maillots rayés) en 1922.
AD14, 183J/5

L’essor des clubs sportifs

Les premiers clubs sportifs apparaissent dans les années 1880 pour accompagner le développement de la pratique sportive. Les Normands sont précurseurs avec le club de football du Havre dès 1872. La loi de 1901 sur les associations favorise le développement massif des clubs sportifs. L’Association Sportive des Postes, Télégraphes et Téléphones (ASPTT) de Caen est fondée en 1931 par des postiers caennais.
Le Stade Malherbe est exemplaire du rôle moteur de l’institution scolaire dans le développement du sport. Créé au sein du lycée Malherbe en 1892 sous le nom de Club Malherbe, il devient trois ans plus tard l’Union Athlétique du Lycée Malherbe (UALM), puis le Club Malherbe Caennais (CMC) en 1907. Il se spécialise dans la pratique du football et fusionne avec le Club Sportif Caennais (fondé en 1899) en 1913, pour devenir le Stade Malherbe Caennais.

Le sport au féminin

Si la gymnastique est obligatoire dès 1882 dans les écoles publiques de filles, il s’agit alors plutôt d’éducation physique que de sport. Lors des premiers Jeux Olympiques modernes de 1896, les femmes sont interdites de compétition !
Elles accèdent progressivement à l’égalité dans la pratique sportive, d’abord en amateures au sein des patronages et associations sportives, puis dans le sport de haut niveau. À partir des années 1950, les exploits des sportives bousculent les préjugés de genre. Les femmes accèdent à toutes les disciplines sportives, et certains sports exclusivement masculins à l’origine, comme la gymnastique ou l’équitation, se féminisent massivement. Les femmes conquièrent petit à petit le droit de pratiquer tous les sports. Aujourd’hui, les athlètes calvadosiennes réalisent des exploits toujours plus impressionnants, proposant de nouveaux modèles aux jeunes générations.

Photographie d’un combat de boxe à Laval où
Georges Lelouey était prisonnier de guerre, 1941.
AD14, 6J/34

Aux sports citoyens ! l’expo itinérante

Des documents inédits, publics et privés, vous invitent à vous plonger dans l’histoire du mouvement sportif, en lien avec les transformations de notre société. À travers l’histoire des clubs professionnels ou amateurs, des sportifs célèbres ou méconnus, c’est une histoire sensible et vivante du Calvados contemporain qui vous est proposée à travers une exposition itinérante. Vous faites partie d’une institution, d’une association, d’une école, d’un lieu culturel, d’un EHPAD… cette exposition est empruntable gratuitement auprès des Archives du Calvados.

Cet article a été réalisé avec
l’aide des Archives du Calvados.
Carte postale de la 37e fête fédérale
de gymnastique à Caen, 15 juillet 1911.
AD14, 18FI/22
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