PODIUMS ET TROPHEES
LE DÉPARTEMENT DU CALVADOS
récompense les sportifs de l’année
Le Département du Calvados a organisé, comme tous les ans, la cérémonie Podiums et trophées pour distinguer les meilleurs sportifs de l’année sur son territoire. L’événement s’est déroulé au collège Gisèle Guillemot à Mondeville. Deux des récompensés, Lucile Razet et Spiros Eleftheriadis, racontent leur parcours sportif, leurs objectifs…
© Emmanuel Fossey
Lucile Razet, athlétisme handisport
« J’ai appris à ne jamais rien lâcher »
C’est à l’âge de 4 ans, au club de badminton de Falaise que Lucile découvre le sport et le plaisir de la compétition. Mais quelques années plus tard, on diagnostique chez elle une maladie génétique rare des yeux, la maladie de Stargardt, qui touche la rétine. Lucile cherche alors un autre sport compatible avec son handicap.
Comment a débuté votre parcours en athlétisme ?
J’ai commencé l’athlétisme à l’ES Falaise en dans le groupe loisirs. Puis, à partir de 2015, j’ai débuté les compétitions, toujours en catégorie valide avant de découvrir le handisport en 2018. J’ai tout de suite été séduite par les valeurs que porte le handisport. Les sportifs y font preuve de bienveillance, ils participent aux épreuves avec une excellente mentalité. Ils m’ont fait comprendre que rien n’est impossible, que le handicap n’est pas un frein. En intégrant l’Equipe de France handisports, j’ai vraiment trouvé la motivation nécessaire.
Pourquoi avoir choisi le 400 m l’an dernier ?
J’ai d’abord arrêté le saut en longueur rapidement car dans la catégorie de mon handicap, la discipline n’existait pas. Je me suis concentrée d’abord sur les 100 m et 200 m. Ensuite en 2019, mes entraîneurs ont vu que j’avais des qualités pour le 400 m et j’ai commencé à m’entraîner pour cette distance. Les entraînements sont plus durs mais je ressens encore plus de satisfaction.
Comment concilier études et sport de haut niveau ?
Je m’entraîne 6 à 7 fois par semaine, principalement le soir à l’INSEP mais aussi avec mon club d’Issy-les-Moulineaux. Le week-end, je rentre à Falaise et je pratique avec l’ES Falaise athlétisme. Bien sûr, ce n’est pas toujours simple avec mes études de kiné mais j’y arrive. Le rythme est intense et à Paris il faut prendre en compte le temps de transport. J’apprends à me connaître sur le plan physique, je gère ma fatigue. Une chose est sûre, je n’arrêterai ni le sport ni mes études, j’ai trouvé un équilibre.
Quels sont vos objectifs pour 2020 ?
Le dernier week-end de février, je participerai aux Championnats de France en salle près de Clermont-Ferrand. Je suis aussi sélectionnée pour les Championnats d’Europe début juin et j’ai toujours comme objectif les Jeux Paralympiques. Je m’entraîne beaucoup pour ça.
Racontez-nous un de vos meilleurs souvenirs de sportive ?
Je pense que c’est lorsque j’ai remporté le titre de vice-championne du monde du 400 m l’an dernier. J’avais fait deux contre-performances la veille et l’avant-veille sur 100 m et 200 m. Evidemment, j’étais très tressée en prenant le départ. Et en fait, je suis arrivée 2e. J’ai appris qu’on pouvait rebondir entre deux compétitions et qu’il ne fallait jamais rien lâcher.
Spiros Eleftheriadis, judo
« Je vis de belles expériences sportives »
Né en Grèce en 2002, Spiros Eleftheriadis a commencé le judo à l’âge de 5 ans dans le club d’Ekaterini près de Thessalonique, après avoir pratiqué le tennis et la natation. A l’arrivée de la famille en France en 2010, son père, passionné de judo, l’inscrit au club de Saint-Pierre-sur-Dives. Âgé de 8 ans, le jeune Spiros s’entraîne alors 2 à 3 fois par semaine.
Comment se sont passés vos débuts sportifs en France ?
J’ai pratiqué plusieurs années à Saint-Pierre-sur-Dives puis j’ai suivi mon entraîneur au Judo Club du Cingal à Saint-Sylvain. A mon arrivée en France, je ne parlais pas la langue, il m’avait beaucoup aidé et j’ai progressé en judo grâce à lui, j’avais donc envie qu’il reste mon coach. Ensuite, je suis rentré au collège Lechanteur à Caen pour intégrer la section sportive départementale, puis le Pôle Espoir en classe de 3e. Depuis, je suis licencié à l’Avant-Garde Caennaise.
Vous avez à nouveau participé à des compétitions en Grèce, pourquoi ?
Comme j’ai la double nationalité et que mon père est toujours en contact avec mon entraîneur grec, je suis retourné à plusieurs reprises en Grèce pour participer à des compétitions. J’ai remporté deux championnats en catégorie minimes et j’ai été classé 3e en cadets et en juniors l’an dernier.
Comment s’est déroulée la suite de votre parcours ?
La saison 2018/2019 a été difficile. J’ai participé au tournoi de Cormelles. J’ai dû abandonner en finale car je me suis cassé le poignet. Je n’ai pas pu pratiquer pendant plus de 3 mois. Cela s’est ressenti après au tournoi de France à Cannes où j’ai perdu au 1er tour. Un peu plus tard, j’ai participé à d’autres compétitions qui se sont mieux passées. J’ai fini 2e au championnat de France 1re division et cette médaille m’a permis d’aller avec le groupe France à Berlin. J’ai combattu contre les meilleurs judokas mondiaux et c’est une belle expérience. Ensuite, je suis parti avec mon club à l’European Cup au Portugal et j’ai fini 3e de ma catégorie.
Quels sont vos projets pour 2020 ?
2020 risque d’être une année blanche. Quand je suis rentré du Portugal, lors d’une séance d’entraînement, j’ai fait une mauvaise chute sur la tête. J’avais perdu 80 % de l’audition de mon oreille gauche. J’ai dû arrêter un bon moment et je recommence juste à m’entraîner. Il faut donc reprendre les bases : musculation, cardio, alimentation pour revenir plus fort. Si tout va bien je reprendrai la compétition vers le mois d’octobre. Mais je garde intacts mes objectifs avec en particulier les prochains championnats du monde et surtout les Jeux Olympiques 2024. Je croise les doigts.
Podiums et trophées
Huit sportifs en catégorie sport individuel et quatre équipes en catégorie sport collectif ont été récompensés cette année. Trois coups de cœur ont également été attribués. La liste des sportifs récompensés et de leurs performances est à voir sur calvados.fr