Quel rôle souhaitez-vous jouer auprès des jeunes ?
« En tant qu’ambassadrice auprès du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, j’ai souhaité relancer l’éducation à la mer dans les établissements scolaires et les classes de mer. Il faut informer très tôt les enfants et les sensibiliser à la protection de la planète pour en faire des adultes responsables. Dans cette optique, j’interviens dans des classes, je donne des conférences, avec ma fondation pour le développement durable « Maud Fontenoy Foundation ». J’écris aussi des livres pour toucher le plus grand nombre de gens possible. C’est en informant et en éduquant que nous pourrons sauver les océans. Mes aventures autour du monde en tant que navigatrice m’ont appris la beauté des océans mais aussi leur fragilité. Nous avons un immense défi à relever.  C’est une question de volonté et de persévérance. C’est pourquoi il faut mobiliser les jeunes le plus tôt possible. »

Quels arguments utilisez-vous pour les mobiliser ?
« Je leur explique tout d’abord que les mers sont la clé de voûte de la vie sur terre. Elles sont le berceau de notre humanité. Je leur explique aussi que notre défi pour sauver les océans est immense, qu’il faudra s’armer de patience et appréhender ce combat comme on appréhende une montagne, étape par étape, par petits bouts, sans jamais rien lâcher. Je leur parle également des espèces menacées, des dauphins, des baleines, de la pollution et de la difficulté aujourd’hui pour dépolluer. Je leur dis aussi qu’ils sont nos meilleurs atouts pour réussir. C’est la réalité. »

Comment pensez-vous intégrer l’éducation à la mer dans les programmes scolaires ?
« De façon pluridisciplinaire. Il s’agit d’un programme optionnel auquel pourront accéder les professeurs de sciences, de géographie ou de biologie. Nous proposerons de partager nos informations sur le monde marin : les énergies renouvelables, la pêche ou les découvertes sur les médicaments issus des richesses maritimes. Quant aux classes de mer, nous avons souhaité les relancer, en particulier dans les quartiers défavorisés afin de donner un accès à la mer aux enfants qui ne peuvent pas y aller. Ce sont 10 000 classes françaises qui sont concernées par ces projets. Là aussi, nous devons relever ce défi. »

Comment les jeunes accueillent-ils vos interventions ?
« Mon parcours de navigatrice, mes aventures autour du monde, ma connaissance du milieu marin sont autant d’atouts pour les intéresser. Ils commencent souvent par me parler de mes courses, me questionnent sur la vie en bateau, puis ils s’interrogent sur les océans. Tout cela reste un peu mystérieux pour eux. Au cours de la discussion, je peux aborder des sujets plus techniques, les questionner sur leurs habitudes, les sensibiliser à la protection de l’environnement. Ils sont en général très à l’écoute. C’est une chance. »