Pierre-Louis Attwell
sur la ligne de départ
de la Route du Rhum

« Je voulais me qualifier très tôt pour cette première Route du Rhum afin d’être bien préparé. C’est ce que j’ai réussi à faire lors de la « 1 000 milles des Sables d’Olonne » au mois d’avril. Passer rapidement cette étape m’a rassuré car je savais que la suite allait demander beaucoup de temps : trouver des partenaires, réussir à convaincre, mettre en place les budgets, surtout dans le contexte actuel, ce n’est pas facile. A ce sujet, je tiens à remercier le Département du Calvados qui me suit depuis plusieurs années, c’est un soutien important pour moi.
Côté physique, je continue mes séances de sport avec mon coach. Comme j’ai été opéré à plusieurs reprises du fait de ma maladie de Crohn, il me prépare des séances adaptées avec du gainage, du cross fit… C’est intense mais je dois rester vigilant. De toute façon, le sport est une excellente façon d’évacuer la pression. Parfois, je m’entraîne avec d’autres skippers, ça permet de mieux faire connaissance. Il y a une très bonne ambiance dans le village. C’est une course mais c’est avant tout une belle aventure humaine.
Cette première transatlantique en solitaire est une nouvelle manière pour moi de me connaître, de découvrir mes limites. Bien se connaître, s’écouter pour ne pas se mettre dans le rouge, savoir gérer son sommeil, tout est important ».

« En octobre, à Lorient, le bateau a été sorti une dernière fois de l’eau pour vérifier la carène et pour appliquer une peinture bien lisse qui permet d’optimiser la glisse du bateau. Puis, nous sommes arrivés lundi 24 octobre à Saint-Malo avec Maxime Bensa après quelques jours de navigation autour de la Bretagne.
Maxime, qui est mon co-skipper habituellement sur les courses en double, vient de rejoindre officiellement mon équipe en tant que préparateur à plein temps. C’est un vrai soulagement pour moi car je peux compter sur son expertise. Nous nous occupons ensemble de la préparation technique du bateau, un travail très long et complexe, pour nous assurer que tous les systèmes fonctionnent bien, pour vérifier les voiles et tous les équipements du bateau ».

« Je ressens à la fois beaucoup de fierté et d’émotion. De l’émotion, car il y a quatre ans, je devais être préparateur pour un bateau pour la Route du Rhum et quelques jours avant de venir j’avais été hospitalisé. C’est de ma chambre d’hôpital que j’avais suivi la course avec un gros pincement au cœur. Aujourd’hui, je vis donc comme un immense bonheur d’être au départ en tant que skipper.
La course partira dimanche, ce qui signifie que nous aurons passé deux semaines à quai dans le village de la course. C’est une période à la fois de préparatifs mais aussi un moment de fête pour tous. En plus des visiteurs, il y a 138 bateaux au départ, et pour chaque skipper, les équipes sont présentes, ça représente beaucoup de monde sur le port, je suis très impressionné ».

« Je sais que les premiers jours seront durs car nous allons longer les côtes, il y a les rochers, la présence des 138 bateaux de la course mais aussi le trafic commercial, les bateaux de pêche, il faut être concentré tout le temps. Je devrais être costaud, les siestes seront limitées… »

« Mon équipe est assez réduite mais très efficace, c’est l’essentiel. Maxime est donc mon préparateur technique et coordonnateur. Ma mère, Marie-Anne, s’occupe de la logistique, des relations avec les partenaires, de la communication… Ma compagne, Alice, communique sur les réseaux sociaux et avec les sponsors. Clément, s’occupe de toutes les prises d’images, photos et vidéos ».

« Mon ambition est bien sûr de passer la ligne d’arrivée avant tout mais aussi de vivre cette course avec le maximum de plaisir. J’espère aussi pouvoir rivaliser le plus possible avec les bateaux de ma catégorie les Class 40, surtout ceux de la même génération, c’est à dire assez ancienne. Je vais tout faire évidemment pour me classer le mieux possible ».