Une journée avec Agoraé, L’ÉPICERIE SOLIDAIRE DES ÉTUDIANTS
Trois jours par semaine, Agoraé propose aux étudiants du campus de Caen de venir se ravitailler en nourriture à prix réduits. Alors qu’elle connait une augmentation de sa fréquentation avec la crise sanitaire, l’épicerie solidaire a reçu Calvados Magazine le temps d’une journée.
9h
En route pour la collecte
Il fait froid ce matin, pourtant Marine et Oriane sont déjà à l’extérieur du campus 1 et terminent de préparer le camion de collecte. Après un rapide coup d’œil pour vérifier que rien ne manque, Marine se met au volant, direction la Banque Alimentaire à Bretteville sur Odon. Sur place, Patrick, le responsable de la plateforme logistique et son équipe ont déjà reçu, trié, stocké les produits et préparé les deux palettes destinées à Agoraé. Sans attendre, les deux jeunes femmes chargent les produits alimentaires destinés à remplir les rayons de l’épicerie alimentaire et notent le stock du jour : lait, sucre, jus de fruits, gâteaux, œufs, compote, fruits, légumes, yaourts, charcuterie… en tout 450 kg de denrées alimentaires emplissent le camion.
11 h
Place au tri
A l’épicerie, Clémentine et Julie aident à décharger le camion. On teste la température des caisses des produits frais. On range dans la réserve et on commence à mettre en rayons. Chaque produit est étiqueté et tracé avant d’être rangé. Sur la grande table, les caisses de légumes et de fruits attendent désormais d’être triées. Les plus beaux garniront les étals de l’épicerie tandis que les autres seront redistribués pour les animaux de fermes alentours. « On est bon », lance Julie. L’heure tourne. Il faut encore ranger et nettoyer avant l’arrivée des étudiants cet après-midi.
14 h 30
Ouverture des portes
Déjà, la file d’attente s’allonge devant la porte de l’épicerie solidaire. Les étudiants entrent trois par trois afin de respecter les règles sanitaires. A l’intérieur, les premiers découvrent le choix du jour et choisissent leurs produits alimentaires, pour quelques jours ou quelques semaines. Tandis que l’une se réjouit de trouver des galettes vegan, l’autre hésite entre surimi et charcuterie. Le panier rempli, les étudiants se dirigent vers l’entrée où la caisse mobile est installée. Clémentine compte et encaisse. Après trois heures d’ouverture au public, l’épicerie ferme ses portes. Encore un peu de rangement et de ménage et l’équipe d’Agoraé peut enfin souffler. Aujourd’hui encore, les bénévoles peuvent se réjouir d’avoir contribué à améliorer le quotidien des étudiants.
PAROLE D’ÉLUE
AGOARE est une association portée par l’engagement des étudiants au service des autres. Cette forme de solidarité est au cœur des priorités du Département.
C’est pourquoi, il a voté une subvention exceptionnelle de 3 000 € à Agoraé afin de l’aider à soutenir les étudiants du Calvados.
Par ailleurs, dans le cadre de son plan de relance, 200 000 € sous la forme de chéquiers solidaires aux étudiants lui a été proposée, en partenariat avec le Crous Normandie »
Sophie Simonnet, conseillère départementale du canton de Caen 1
+ d’infos sur https://agorae-caen.org/
Marine Rabelle, Présidente de la Fédération Campus Basse-Normandie
Le projet Agoraé est porté par la Fédération Campus Basse-Normandie. Il est né du constat de la FAGE, la fédération étudiante nationale, que beaucoup d’étudiants ne mangent pas à leur faim ou ont du mal à manger correctement. Agoraé, c’est d’abord une épicerie solidaire pour les étudiants mais aussi un lieu qui vise à favoriser le lien social par des échanges et des animations. L’épicerie est ouverte à tous les étudiants qui en font la demande et à qui il reste moins de 7,60 € par jour pour vivre. On regarde leurs revenus, leurs charges et on leur crée un dossier. C’est très facile d’accès. Nous sommes soutenus par nos partenaires institutionnels pour la logistique et associatifs pour la collecte des denrées alimentaires. Nous réalisons deux collectes par semaine auprès de la Banque alimentaire, autres associations mais aussi grandes surfaces et partenaires agro-alimentaires. Nous comptons actuellement 200 bénéficiaires. Nous avons constaté un pic de demandes au moment de la Covid-19 et du confinement. Il y a beaucoup d’étudiants dans la galère actuellement ».
TÉMOIGNAGES
Clémentine Makengo, volontaire service civique
« J’ai commencé comme bénévole au sein de l’épicerie solidaire. J’ai tellement aimé me rendre utile, échanger avec l’équipe et les bénéficiaires que j’ai choisi de devenir volontaire en service civique. Je pars récupérer les denrées alimentaires avec le camion car j’ai mon permis et nous sommes peu à l’avoir ici, je trie, mets en rayon, nettoie, gère la caisse, vérifie les stocks… J’aide également les bénéficiaires à monter leur dossier. J’aime aider les étudiants qui viennent ici, échanger avec eux, les accompagner dans leurs difficultés quotidiennes. Ils se livrent sur leur situation, je suis un peu leur confidente. Mon utilité ici est matérielle mais également morale, j’aide au lien social ».
Nicolas, étudiant à Caen
« J’ai connu cette épicerie grâce à une amie qui vient elle-même ici parce que c’est compliqué pour acheter de la nourriture. On m’a expliqué le fonctionnement la première fois que je suis venu, c’est simple d’utilisation. J’y viens depuis janvier car c’est dur parfois d’acheter à manger surtout quand je fais des déplacements dans le mois et que ça entame mon budget. Les produits y sont vendus 10 % de leur prix initial. C’est vraiment bien pour dépanner les personnes qui ne peuvent pas manger et surtout pour ceux qui ne rentrent pas dans leurs familles, notamment les étrangers. On y trouve beaucoup de choses, il y a beaucoup de choix et c’est très varié. Je viens ici quand j’ai besoin, ça aide pour les fins de mois ».
Camille et Adèle, étudiantes à Caen
« Nous avons découvert cette épicerie cette année par Facebook. Nous venons depuis le mois de janvier. Nous avions du mal à faire un plein de courses pour le mois, surtout quand nous avons les charges à côté… Quand on a vu que les produits étaient vendus à 10 % de leur valeur, on s’est dit que c’était intéressant. Il y a beaucoup de choix, même pour ceux qui sont végétariens. Il y a plein de fruits et légumes, des produits frais… Nous venons environ une fois par semaine. Nous complétons au minimum, si besoin, au supermarché. Le concept est génial. Si nous l’avions connu avant, ça nous aurait épargner des frais. C’est vraiment une aide non négligeable ».
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