Bains de mer
LE CALVADOS
une destination prisée
depuis deux siècles

D’abord apprécié pour ses 120 km de côtes et ses bains de mers, puis pour ses loisirs, son patrimoine architectural, historique et gastronomique, le Calvados est une destination privilégiée des touristes depuis le début du XIXe siècle. Retour sur l’histoire touristique de ce territoire qui continue aujourd’hui encore à attirer un vaste public.

C’est au XVIIe siècle que naissent en Angleterre de nouvelles pratiques thérapeutiques liées à l’eau. Considéré comme fortifiant, le bain de mer est préconisé dans le traitement de certaines maladies ou affections : la rage, l’anémie, la dépression, l’asthme… Les villes d’eaux voient alors affluer les voyageurs et se transforment pour accueillir ces nouveaux touristes. La tendance s’exporte Outre-Manche au siècle suivant et fait de la côte normande une nouvelle destination de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. La longueur de ses côtes, la qualité de son air iodé et la proximité de Paris font rapidement du Calvados une destination privilégiée des touristes et quelques-uns de ses villages de pêcheurs deviennent alors des stations balnéaires huppées, à l’instar de Trouville ou encore de Cabourg où Marcel Proust est envoyé vers 1880 en raison de sa santé fragile.

L’aménagement du littoral

Les bains étant pris soit dans la mer, soit dans l’établissement de bains, de nombreux édifices se construisent sur la côte. De traitement thérapeutique, le bain devient peu à peu source de plaisir et l’apprentissage de la nage, au début du XXe siècle, le libère des « guides-baigneurs », auparavant indispensables.
Chaque été, les touristes arrivent sur la côte du Calvados pour séjourner dans l’une de ses stations à la mode. Les villes s’organisent alors pour répondre aux flux des saisonniers : on aménage la plage, on construit des digues et des promontoires pour le plaisir de la promenade et de la vue, on aménage des lieux de résidence et de divertissements… Trouville, dont les balbutiements touristiques marqués par la fréquentation du peintre Charles Mozin datent des années 1820, se développe tandis que de nouvelles stations voient le jour telles que Deauville qui nait en 1859 sous l’impulsion du Duc de Morny.

Une nouvelle ère de loisirs

Si les bains de mer et les cures représentent les raisons essentielles de la venue des touristes dans le Calvados, ils deviennent souvent prétextes à profiter des nombreux divertissements et des mondanités que proposent les stations balnéaires. Lieu-phare de la station, le casino incarne le temps du loisir avec ses jeux d’argent, son dancing, sa salle de spectacles, son théâtre, ses concerts… mais aussi un élégant lieu de restauration et de rencontres. Le sport moderne trouve également sa place dans les loisirs des vacanciers. Faire ou voir du sport constitue l’une des obligations mondaines : courses de chevaux et courses automobiles, tennis, golf, polo, tir…

L’avènement des transports

Si la position géographique du Calvados, situé non loin de Paris, de l’Angleterre mais aussi de Bruxelles et d’Amsterdam, et ses côtes en font la destination privilégiée des touristes, son essor touristique est également accompagné de l’arrivée du chemin de fer au XIXe siècle. C’est en effet à partir de 1847 que la première ligne reliant Paris à Rouen, puis au Havre est mise en place, suivie des trains de promenade et des trains de bains de mer en 1897. L’autocar et l’automobile offrent une nouvelle approche et une découverte plus approfondie du territoire, notamment à travers les excursions, souvent organisées par les syndicats d’initiative qui apparaissent au tout début du XXe siècle. Connaître les sites et paysages incontournables, découvrir les œuvres majeures du patrimoine religieux ou civil, assister aux fêtes locales pour découvrir la population, deviennent alors les pratiques du touriste.

Aujourd’hui encore…

Le patrimoine des villes, les paysages idylliques faits de vaches paissant sous les pommiers en fleurs, les villages pittoresques, les lieux de pèlerinage comme Lisieux célébrant Sainte-Thérèse, les châteaux de Guillaume Le Conquérant ou la Tapisserie de Bayeux, et surtout, depuis quelques décennies, les plages du Débarquement et les sites de la Bataille de Normandie représentent aujourd’hui encore un attrait touristique indéniable.

Le Calvados en images

A partir de la fin du XIXe siècle, les affiches touristiques éditées par les compagnies de chemin de fer jouent un rôle prépondérant dans la diffusion de l’image de notre département et plus largement de la Normandie comme destination de tourisme.
Puis, la naissance des syndicats d’initiative, au début du XXe siècle, ouvre une nouvelle ère dans l’iconographie touristique, celle de la profusion des images et de la multiplicité des supports : affichettes, affiches, dépliants, programmes, brochures, et cartes postales, sont autant de traces matérielles qui participent à la connaissance et l’écriture du tourisme en Normandie. L’image de la région ou de la station balnéaire accompagne aussi le villégiateur ou vacancier de retour dans son habitation principale.

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