LES ESPACES NATURELS SENSIBLES un patrimoine à préserver et à vivre
Par sa position géographique entre terre et mer, le Calvados possède un patrimoine naturel très riche. Des zones humides comme les marais de la Touques, la vallée de l’Aure, aux reliefs des rochers de la Suisse Normande, en passant par les landes du Mont-Pinçon, les dunes d’Omaha Beach ou les berges de l’Orne, le Calvados se caractérise par une grande variété de paysages et de milieux naturels. À l’image de ces paysages, les Espaces Naturels Sensibles (ENS) offrent de nombreux sites variés et spécifiques à notre département.
Préserver, mais pas seulement
Sites remarquables en termes de patrimoine naturel (faune, flore, paysages), les Espaces Naturels Sensibles font l’objet depuis 1977 d’une politique spécifique de la part du Département du Calvados. Soucieux d’agir en faveur de la nature et des paysages et de répondre localement aux enjeux nationaux de préservation de la biodiversité et des écosystèmes, le Département achète, restaure et gère les ENS afin de les préserver et, lorsque c’est possible, les rendre accessibles au public. L’occasion de partir à la découverte des richesses naturelles du Calvados et de respirer à pleins poumons !
EN CHIFFRES
43 ENS
22 ENS ouverts au public
2000 ha de surface
parole d’élue
À travers sa politique en faveur des Espaces Naturels Sensibles et ses actions ciblées, le Département du Calvados œuvre pour préserver son patrimoine naturel. Chaque fois qu’il le peut, il acquiert les terrains offrant un intérêt écologique et paysager pour assurer la protection de sa biodiversité et transmettre ainsi aux générations futures un patrimoine naturel spécifique qui fait l’identité de notre territoire. »
Audrey Gadenne, Présidente de la commission Transition Environnementale – Canton de Pont-L’Évêque
Agir en faveur de LA NATURE ET DES PAYSAGES
Chargé de la mise en œuvre de la politique des Espaces Naturels Sensibles, le Département poursuit deux grands objectifs : préserver les paysages, les milieux naturels et la biodiversité, tout en aménageant ces espaces pour les ouvrir au public.
À ce jour le Département est propriétaire de 661 ha à la richesse écologique, géologique et paysagère sur 26 sites. Il gère également 13 sites du Conservatoire du littoral, représentant une superficie supplémentaire de 1 307 ha, soit près de 2 000 ha d’espaces naturels à préserver.
Ces ENS jouent un rôle déterminant en matière de protection du patrimoine naturel et constituent un refuge pour la biodiversité et de nombreuses espèces menacées (plantes, amphibiens, mammifères…).
Mettre en valeur ces espaces
Au-delà de la préservation de leur patrimoine biologique, géologique ou paysager de ces sites, l’objectif est également de mettre en valeur les ENS et d’y organiser l’accueil du public dans la mesure où il est compatible avec leur préservation. Le Département crée ainsi des boucles de découverte, met en place une signalétique informationnelle, organise des visites guidées sur les ENS, édite une brochure
« Passeport nature » présentant les ENS.
Il est aussi à l’initiative des « Escapades nature » programme de 200 sorties sur le département. Il accompagne également financièrement le transport des scolaires vers les ENS (opération Scol’Air).
Scannez-moi
pour tout savoir sur
les milieux naturels du Calvados
Le saviez-vous ?
D’ici la fin de l’année 2021, le Département mettra en place un nouveau mode de découverte de ses ENS, en proposant aux familles de parcourir deux ENS, la vallée de l’Aure (à Bayeux et Guéron) et le bois du Caprice (à Ouistreham, Colleville-Montgomery et Saint-Aubin d’Arquenay) à l’aide d’une application numérique et d’avoir ainsi un autre regard ou une autre écoute tout le long d’un parcours de découverte.
Sur les ENS, adoptez les bons gestes !
Avant de partir à la découverte des sites naturels sensibles du Calvados, assurez-vous de bien connaitre les règles de bonne conduite à tenir.
- Pour votre sécurité et la bonne circulation sur les voies d’accès au site, merci de vous garer aux endroits prévus à cet effet.
- Pour votre sécurité et la tranquillité des habitants du site, merci de rester sur les chemins balisés.
- Votre chien est sûrement très gentil. Il ne le fait pas exprès mais il dérange la faune sauvage et les gens qui en ont peur. Merci de faire en sorte qu’il garde sa laisse.
- Après votre pique-nique, merci de ramener vos déchets avec vous.
- Pour faire un bivouac, du camping ou du caravaning, merci d’utiliser des lieux prévus à cet effet.
- Evitez de faire du feu sur les sites.
- Afin d’éviter de détruire ce que la nature a fabriqué, merci de laisser les plantes à leur place.
- Merci de laisser les roches et fossiles en place. Préférez les photos aux fossiles
- Si l’ENS est équipé d’itinéraires équestres, merci de faire en sorte que votre cheval reste sur les itinéraires équestres. Si ce n’est pas le cas : merci aux chevaux et à leurs cavaliers de contourner le site.
- Si les vélos sont interdits sur le site : merci aux cyclistes d’éviter l’ENS ou de laisser leur vélo à l’entrée. Dans le cas contraire : merci aux cyclistes de respecter les itinéraires cyclables.
LES MARAIS : entre terre et eau
Qu’est-ce qu’un marais ?
Installé à proximité d’un cours d’eau ou de la mer, le marais est une zone humide où le sol est couvert d’une végétation spécifique et d’eau stagnante, généralement peu profonde, en permanence ou par intermittence.
Le Département en action
Une fauche tardive pour permettre la nidification des passereaux des prairies
Afin de permettre la nidification des passereaux des prairies et la conservation des effectifs de ces espèces, le Département a mis en place un suivi et travaille avec plusieurs exploitants agricoles qui décalent la fauche de leurs parcelles après l’envol des jeunes oiseaux.
Le connaissez-vous ?
Le Pipit farlouse
Cet oiseau niche dans les milieux ouverts, comme les prairies humides. Il est intégralement protégé par la loi. Le Pipit farlouse fait son nid directement sur le sol, caché dans les hautes herbes pour deux couvées au printemps. On le repère tout de suite à ses « pit pit », émis en vol. Il a subi et subit encore la destruction de son habitat, suite à la conversion des prairies en champs cultivés ou lors de fauches des prairies trop précoces.
Gérer les milieux avec les agriculteurs
La gestion des parcelles acquises par le Département ou par le Conservatoire du littoral repose, au-delà de l’équipe d’entretien du Département ou des interventions de prestataires, sur des conventions agricoles conclues avec des exploitants pour les terrains ayant une valeur agronomique.
Ces conventions représentent un outil de gestion important pour le Département. Tout en permettant de maintenir des milieux ouverts, par le pâturage ou la fauche, elles profitent aussi à une activité agricole et économique locale. La gestion de ces milieux naturels par le biais de l’agriculture favorise la diversité floristique et faunistique. En effet, un cahier des charges spécifique est à respecter par l’exploitant ou le particulier en contrepartie d’abattements sur la redevance annuelle.
800 ha sont aujourd’hui conventionnés avec 100 exploitants agricoles, pour une gestion durable des écosystèmes de prairies.
Les marais de l’Orne et de la Noë
Situé aux portes de l’agglomération caennaise, cet ENS départemental offre un paysage très ouvert sur les prairies inondables du marais de Fleury-sur-Orne et à Louvigny à l’hippodrome de Caen. Cette vaste zone humide, que l’on peut découvrir grâce à 5 km de sentiers aménagés, permet même de croiser des chevreuils en journée !
Charly Coiffier, Exploitant agricole de l’ENS des marais de Graye-sur-Mer
Nous avons mis en place une convention avec le Département il y a une dizaine d’années pour une parcelle que nous exploitons au bord de la mer à Graye-sur-Mer. Nous avons des dates de fauche à respecter : pas avant le 14 juillet, et parfois plus tard s’il reste encore des nichées de certains oiseaux. Nous ne devons pas désherber chimiquement ou mécaniquement, ni fertiliser la terre. Le foin issu du fauchage sert à nourrir nos vaches. Notre parcelle est d’ailleurs en cours de certification bio. C’est flatteur de savoir que l’on participe, à notre échelle, à la préservation de certaines espèces. »
Le saviez-vous ?
EN CHIFFRES
9 ENS ont été suivis en 2020 (Omaha Beach, Mont Castel, Fonderies de Tracy sur mer, Marais de Graye sur mer, Estuaire de l’Orne, Marais de la Touques, Rives Seine sud, Rochers de la houle, Marais de l’Orne et de la Noé)
12 espèces nicheuses ont été recensées
12 décalages de fauche ont été organisés pour permettre le cycle de reproduction des nicheurs avérés
LES LANDES : au cœur des bruyères
Coralie Moutier, Technicienne gestionnaire du Département
Notre mission consiste à surveiller les ENS, à programmer des travaux d’entretien et de restauration et à réaliser un suivi naturaliste des différentes espèces de faune et de flore. Les landes sont assez rares dans notre département. Sans intervention humaine sur ce milieu, il se referme et perd toutes les plantes et les animaux qui lui sont spécifiques. L’exploitation des landes de Jurques a été abandonnée après la guerre, elles se sont progressivement reboisées. Seuls 6 hectares sur les 21 qu’elles comptent restaient en lande. Chaque année, nous procédons donc à l’abattage d’arbres que nous faisons évacuer avec des chevaux de trait pour ne pas abîmer le milieu et au roulage des fougères qui envahissent les landes, toujours avec l’aide des chevaux. Grâce à ces opérations, nous arrivons à maintenir un milieu favorable pour la faune et la flore. »
Qu’est-ce qu’une lande ?
La lande siliceuse est une formation végétale poussant sur un substrat acide. Elle est souvent composée de bruyères, de fougères et d’une végétation basse. Avec l’arrêt des activités agropastorales, la lande peut être colonisée par d’autres espèces végétales et évoluer vers des boisements.
Les Rochers de la Houle
Entre Saint-Omer et Saint-Rémy-sur-Orne, l’Orne court au pied des falaises abruptes, dominées par les Rochers de la Houle et le Pain de Sucre. Ces rochers offrent un dénivelé de 171 m où se côtoient landes, bois, pelouses acidiphiles et prairies.
La « route des crêtes » au sommet de cet ENS permet de découvrir de superbes panoramas sur la Suisse Normande, Clécy et la boucle de l’Orne.
Le Département en action
Débarder les arbres et rouler les fougères
Chaque année, depuis 2016, le Département organise deux opérations majeures de restauration du milieu sur le site des landes et des tourbières de Jurques : le débardage des arbres en hiver et le roulage des fougères-aigles en été.
Le connaissez-vous ?
Le Miroir
Les ailes repliées, ce papillon donne à voir de belles taches blanches cerclées de marron sur fond jaune. Les ailes ouvertes, il dévoile un tout autre aspect, avec un dessus brun marqué de quelques taches couleur crème. Son vol caractéristique semble décousu et donne l’impression de le voir sautiller. Inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition et d’une envergure de 32 à 38 mm, ce papillon vit dans les bois, les landes, les prairies humides et les zones marécageuses.
LES FORÊTS : des arbres à perte de vue
Le Département en action
Le bois mort, c’est utile !
Dans le cadre de leurs opérations de gestion des forêts, les équipes d’entretien des ENS du Département sont amenées à couper les arbres soit parce qu’ils peuvent être dangereux pour l’accueil du public soit ou pour favoriser le développement de jeunes arbres en manque d’espace et de lumière.
Le bois mort laissé sous forme de troncs ou de branchages n’est pas un signe de mauvais entretien ! Bien au contraire, il est même indispensable pour la biodiversité et a plusieurs vertus. Il permet non seulement de limiter l’appauvrissement des sols mais aussi d’offrir un habitat à de nombreuses espèces animales (insectes, amphibiens, oiseaux…) et végétales (mousses, fougères…) et aux champignons. On estime en effet que près de 25 % des espèces forestières dépendent de la présence de bois mort.
Les arbres cassés ou morts naturellement sur pied sont également conservés. Ils permettent à de nombreux insectes et oiseaux de s’y loger, tels les Pics.
Qu’est-ce qu’une forêt, un bois ?
Les bois et les forêts sont des espaces recouverts d’arbres. Ils se différencient par leur superficie. Le bois est moins étendu que la forêt.
Le bois du Breuil
À proximité de Honfleur, le bois du Breuil est situé en bordure du littoral et ouvert au public. Surplombant la mer, cet ENS constitue un ensemble forestier d’environ 120 ha et offre des points de vue sur la baie de Seine. Rhododendrons, allée de hêtres et arbres aux formes étonnantes, le bois du Breuil abrite également chevreuils, sangliers, écureuils… et certaines espèces d’oiseaux rares, tel le Pic noir.
Le connaissez-vous ?
Le Pic noir
Cet oiseau, protégé en France, est le plus grand des pics européens, jusqu’à 51 cm de long. Il est reconnaissable à ses plumes noires, sa calotte rouge sur le dessus de la tête pour le mâle et sa tache rouge à l’arrière de la calotte pour la femelle. Son long bec très dur lui permet de creuser dans les troncs pour y chercher des insectes xylophages dont il se nourrit en plus de fruits, baies, œufs d’autres oiseaux… Le tambourinage du Pic noir peut durer de 1,5 seconde à 3,5 secondes, en suivant une cadence de 20 coups par seconde !
LE LITTORAL : la mer pour horizon
La Maison de la nature et de l’estuaire
Située au cœur de l’estuaire de l’Orne, la Maison de la nature et de l’estuaire, propriété du Département depuis 1986, présente un centre d’interprétation sur le patrimoine naturel et humain de ce milieu exceptionnel. Une association d’éducation à l’environnement, le CPIE Vallée de l’Orne (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement), organise des visites guidées pour les scolaires et le grand public ainsi que des expositions temporaires et des événements invitant à découvrir les richesses de l’estuaire. Jusqu’au 7 novembre, profitez de l’expo extérieure « Art effet mer » en accès libre.
C’est quoi, un pré salé ?
Le pré salé, appelé également schorre, est une étendue de vase recouverte d’une végétation tolérante au sel et à l’immersion par la mer.
L’estuaire de l’Orne
Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de l’agglomération caennaise, l’estuaire de l’Orne est une vaste zone humide d’intérêt ornithologique majeur. À marée haute, le secteur du Gros Banc accueille de nombreux oiseaux visibles depuis l’observatoire Beaulieu à Merville-Franceville. On peut aussi apercevoir des phoques veaux marins sur les vasières de l’estuaire.
Le connaissez-vous ?
La salicorne
Cette plante du pré salé s’observe principalement de la mi-juin à la mi-juillet, dans les herbus au sud de la Pointe du Siège. Deux espèces annuelles sont présentes dans l’estuaire de l’Orne : la Salicorne couchée et la Salicorne rameuse. La cueillette de la salicorne est une pratiqueancienne dans l’estuaire qui est maintenant réglementée (pour en savoir plus : www.pecheapied-calvados.com). Elle se consomme crue, cuite ou en condiment dans du vinaigre.
Le Département en action
Des moutons dans l’estuaire de l’Orne
Au printemps, une trentaine de brebis et leurs agneaux, appartenant à un berger, regagnent le Gros Banc, espace gagné sur la mer, situé sur Merville-Franceville. Ce pâturage a pour effet de créer différentes hauteurs de végétation, favorisant ainsi une plus grande diversité au niveau de la faune (insectes, araignées, oiseaux…). Il permet également d’abaisser la hauteur de végétation autour des mares et îlots où l’Avocette élégante (oiseau protégé), se sentant plus en sécurité du fait de la vue dégagée, vient nicher.
LES COTEAUX ET FALAISES : tout en hauteur
Qu’est-ce qu’une falaise ?
Les falaises, constituées de roches marno-calcaires, constituent un escarpement rocheux sur le littoral du Calvados. Dans le Bessin, l’abrupt maximal est d’une quarantaine de mètres. Reconnues comme habitat d’intérêt européen, les pelouses calcaires sont constituées d’une végétation (graminées, orchidées…) relativement rase. Celle-ci se développe sur des sols en pente, pauvres et calcaires qui retiennent faiblement l’eau.
Le mont Castel
Cet Espace Naturel Sensible, situé à cheval sur les communes de Commes et Port-en-Bessin-Huppain retombe sur la mer par une falaise vive marno-calcaire. Le site est un vaste plateau en haut de falaise qui offre des points de vue sur la mer mais aussi côté terre.
Les espèces végétales du Calvados recensées
Afin de mieux connaître la richesse floristique de son territoire, le Département a soutenu le Conservatoire Botanique National de Brest dans son recensement exhaustif des espèces végétales présentes sur l’ensemble du Calvados entre 2009 et 2013. Toutes les communes du Calvados ont fait l’objet de prospections de terrain.
http://www.cbnbrest.fr
Le Département en action
Opération fauchage
Afin d’éviter leur fermeture progressive par extension des fourrés, le Département organise des fauches tous les 3 à 5 ans sur les secteurs de pelouses situés en front de falaise et sur les versants pentus. Des interventions nécessaires pour sauvegarder des plantes d’intérêt patrimonial, comme la Gentiane amère qui tend à disparaître.
Catherine Zambettakis, Directrice du Conservatoire Botanique National de Brest (antenne de « Basse Normandie »)
Près de 170 botanistes et bénévoles
se sont mobilisés durant quatre années dans le Calvados et ont réalisé plus de 250 000 observations de plantes sauvages. Cet état des lieux, publié en 2017, a permis de recenser 1 703 espèces végétales sauvages, mais aussi d’identifier les milieux naturels et les espèces préservées ou menacées. Il permet également au Département, très impliqué dans la préservation des milieux naturels, d’orienter sa politique et sa gestion des ENS. »
Le connaissez-vous ?
Le séneçon blanchâtre
Cette plante endémique des falaises maritimes de Normandie (Calvados et Seine-Maritime) pousse sur les pelouses et prairies des falaises littorales du Bessin. Elle figure sur la liste des espèces protégées en Normandie et sur la liste rouge de Normandie comme espèce vulnérable. Elle est potentiellement menacée d’un côté par les éboulements de falaises et de l’autre par la proximité sur le haut des falaises avec les cultures ou l’aménagement des terrains.
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